Ceci n'est pas un album, c'est une expérience

En 2013 avec la parution d’un premier album éponyme, Gasandji impose son nom, son style, son image: celle d’une femme africaine moderne, à fleur d’émotions. Récompensée par plusieurs prix (talent RFI, Africa Music Award, Coup de Coeur de l’Académie Charles Cros), la chanteuse congolaise séduit les médias par sa musique remplie d’humanité, de douceur et de conscience. Quant à ses spectateurs, ils sont tous submergés par sa voix, son charisme, son énergie et surtout par son esprit de communion.

Aux sources du sacré

Depuis, Gasandji - dont le nom signifie celle qui éveille les consciences - a bourlingué, réfléchi, muri et entamé sa mue. A l’origine, il y a un décès, celui d’un proche. « Ce fut comme un ouragan qui m’a emportée, dissoute. Je devais trouver qui j’étais pour pouvoir renaître. »

Départ en direction de sa terre d’origine le Congo, nous sommes au congo Brazaville plus précisement à Impfondo, chez ceux qui sont en contact permanent avec l’essentiel: les Pygmées Aka. A ses côtés, un complice, ingénieur et magicien du son, Pierre Bianchi. Et dans ses bagages, un studio mobile. Une écoute se construit peu à peu au fil de la rencontre et des activités quotidiennes. L’enregistreur tourne en permanence, captant les sons de la forêt, des oiseaux, comme les chants traditionnels ou les échanges entre ces femmes imprégnées d’une culture millénaire et cette chercheuse de vérité.

Un voyage vers soi pour faire un avec le tout

De retour en France, Gasandji détient son joyau. Il ne lui reste qu’à le polir. Les heures d’enregistrement défilent. Peu à peu une catégorisation se met en place autour des quatre éléments fondamentaux: l’eau, la terre, le feu, l’air. Les chansons de Gasandji s’accordent avec ses éléments. Une maquette émerge de ce tissu musical. Certaines pièces sont enregistrées avec des compagnons de route, Marine Thibault ou Dramane Dembelé (flûte), Amen Viana (guitare), Jearian Ondo et Isabelle Gonzales (chant).

En studio pour l’enregistrement final en Normandie, Gasandji s’entoure de Pascal Danae, Hilaire Pensa, Adriano Tenorio DD et Cyril Atef. A ces musiciens hors pair, elle propose un défi hors norme: entrer en studio et jouer spontanément et sans répétition ses chansons. A l’intuition, au feeling, avec son coeur. Ensemble, les cinq musiciens accouchent en un temps record des neufs perles qui constituent « Le Sacré ». Un dialogue inédit entre savoirs ancestraux et modernité respectueuse s’est ainsi créé, du Congo à la France. Comme son auteur le résume, « Le Sacré » s’écoute comme « un voyage vers soi pour faire un avec le tout,faire UN avec le tout pour changer de Monde ».